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Tarik Kiswanson

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Tarik Kiswanson

Mirrorbody

Distanz Verlag

ISBN: 978-3-95476-351-1

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Tarik Kiswanson

AS DEEP AS I COULD REMEMBER, AS FAR AS I COULD SEE

Jean Boîte Éditions

ISBN:978-2-36568-025-7

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QUESTIONS D'ARTISTES
EXPOSITIONS

TARIK KISWANSON

Ongoing Reflection
You, Me , So Many

Après « Solitaire », l’installation majestueuse et poétique de Stéphane Thidet, c’est à l’artiste Tarik Kiswanson que le commissaire d’exposition Gaël Charbau a confié le soin d’ « habiter » l’ancienne Sacristie.

Il y propose un dialogue à la fois visuel et conceptuel avec l’architecture cistercienne, en installant de structures métalliques étirées au cœur de l’espace. Créant comme un écho aux colonnes, ces sculptures effilées tomberont depuis les clefs de voûtes, créant des structures parmi lesquelles les spectateurs pourront évoluer et découvrir le lieu sous un nouveau jour, en devenant eux-mêmes des acteurs de l’œuvre, grâce aux multiples jeux de reflets et de points de vues induits par le métal poli jusqu’à devenir miroir.

Né en Suède où il a grandi, d'origine palestinienne, Tarik Kiswanson poursuit un travail sculptural et conceptuel autour du corps, de la matière et de la perception. Tout particulièrement, c'est la rencontre physique entre le spectateur et l’œuvre qui est au cœur de sa réflexion. Généralement produites en laiton ou en acier qu'il polit à l'extrême afin de les rendre réfléchissantes, ses œuvres accordent un rôle actif au spectateur dans l'activation et la création des pièces. Diplômé de la Saint-Martin School de Londres et des Beaux-arts de Paris en 2014, il sera l'une des figures émergentes de la FIAC 2016.
 

Trois Questions à... Tarik Kiswanson

Gael Charbau : vous avez pensé un projet spécifiquement pour l'ancienne sacristie du Collège des Bernardins. Pouvez-vous me dire en quelques mots ce qui vous a intéressé dans ce lieu ?

Tarik Kiswanson : Ce qui m’a le plus marqué dans ce lieu, c'est le fait que le plafond semble faire « plier » l’architecture. L’absence de lignes droites ou de coins nets ordonne tout en arcs et en courbes. Je travaille depuis un moment sur des sculptures pour ce type d’architecture, je les appelle « vestibules ». Il s'agit de mobiles en métal qui, sous l’influence de la gravité et grâce à l’élasticité du métal, retombent en des formes spécifiques quand ils sont suspendus.

La question de la hauteur m’a aussi beaucoup intéressé, ainsi que les possibilités acoustiques offertes par le lieu, de même que la manière qu’il a de révéler un sentiment étonnement physique de prolongation corporelle.

GC : L’ œuvre que vous avez imaginée est très épurée dans sa conception puisqu'il s'agit d'un seul matériau -du métal poli- qui va habiter tout l'espace. Comment cette matière, avec laquelle vous travaillez  depuis plusieurs années, est-elle apparue dans votre travail ?

TK : Depuis de nombreuses années, mon travail a consisté en une recherche constante sur la relation entre l’œuvre d’art, la sculpture, et le spectateur.  À travers cette relation, j’ai exploré des notions d’identité, de mouvement et d’hybridation, tant d’un point de vue personnel que collectif. L’un des aspects qui est devenu central pour moi, c’est la manière dont le spectateur peut jouer un rôle actif dans la création de sens de mon travail. Contempler une sculpture, la regarder au-delà de ses composantes matérielles, imaginer la rencontre éphémère, le reflet même du spectateur dans l’œuvre, comme point central d’un échange d’idées. J’ai commencé par polir le métal pendant des heures, des jours, des mois jusqu’à ce qu’il devienne miroir. C’est une forme de méditation qui prend son sens final dans les yeux des regardeurs.

GC : Votre travail implique toujours le corps et le regard des spectateurs. Quelle expérience souhaitez-vous partager dans ce projet inédit pour le Collège des Bernardins?

TK : On ressent dans cet espace un sentiment de suspension et j’aimerais accentuer cet effet. Je voulais travailler sur la relation entre l’architecture imposante du XIIIème siècle et les corps des spectateurs circulant aujourd’hui dans cet espace. Comme des réminiscences de niches ou d'isoloirs, les lignes de métal poli à l’extrême définiront une certaine circulation. Les spectateurs  pourront aussi entrer dans ces sculptures « tombantes ». Ils apparaîtront alors, de même que les murs de pierres de la sacristie, oblitérés, disjoints ou demultipliés par la centaine de réflexions

Cette exposition fait partie du Parcours de la FIAC.
Production : Collège des Bernardins